RETOUR

Des milliers de Massothérapeutes sont de retour au travail.

Ils étaient fermés en raison du coronavirus. Mais depuis ce lundi 1er Juin, les cabinets de massothérapie sont autorisés à rouvrir sous des conditions sanitaires strictes.

Une reprise synonyme de réorganisation des pratiques

Ainsi depuis lundi 1er juin 2020, les massothérapeutes sont autorisés à reprendre leur activité au sein de leur cabinet et clinique de manière progressive.

Tous doivent s’assurer qu’ils respectent scrupuleusement le protocole des bonnes pratiques publié par le Comité Sectoriel de la Main d’œuvre Soins Personnels Québec, les mesures de prévention de la COVID-19 en milieu de travail tels que stipulés dans les  »Recommandations intérimaires concernant les soins thérapeutiques en cabinet privé de l’INSPQ » (l’Institut National de la Santé Publique du Québec) et le  »Guide des normes sanitaires en milieu de

travail-COVID-19  de la CNESST » (Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail). Ces mesures s’appliquent tant que la transmission communautaire soutenue reste confirmée par les autorités.

Des mesures mises en place

Si les nouvelles mesures d’hygiène peuvent varier d’un établissement à un autre, elles sont toutes créées sur les recommandations générales du gouvernement et les gestes barrières instaurés par L’INSPQ . Les clients doivent mettre un masque  qu’on leur fournit, les thérapeutes ont eux obligatoirement un masque, mais doivent de plus porter une visière ou des lunettes de protection et un sarrau.

Cet équipement est indispensable. Pourquoi? Car la distanciation physique ne peut pas être respectée.

L’espace étant limité, les cabinets demandent aussi une prise de rendez-vous pour éviter l’attente à leur clientèle. En ce qui concerne le paiement, le sans-contact est privilégié, mais les clients peuvent légalement utiliser des espèces.

Un tri des clients

Les massothérapeutes  accueillent en cabinet uniquement les personnes qui ne présentent pas de symptômes et de risques potentiels. Chaque client doit être filtré au téléphone lors de la prise de rendez-vous via un questionnaire Covid-19 pour ce faire.

Pour les massothérapeutes cette nouvelle organisation engendre une charge de travail supplémentaire : elle nécessite d’étudier au cas par cas la situation de chacun.

Des horaires aménagés et du temps perdu

Pour limiter le flux de clients en salle d’attente, un aménagement des horaires de séance est également nécessaire: Il faut espacer les rendez-vous afin que personne ne se croise.

Un impact

Au sein des cabinets pluriprofessionnels avec une salle d’attente commune, la réorganisation s’avère plus délicate. Pour éviter tout risque de contamination, certains choisissent une solution radicale : travailler à mi-temps avec leurs collègues de clinique afin de réduire les risques de contact.

Malgré les mesures barrières prises par le thérapeute, le respect des règles sanitaires passe également par une responsabilisation du

client. Le client doit arriver seul, à l’heure, ne toucher à rien, porter un masque, se laver les mains à l’entrée et la sortie.

En plus de cela, le respect de l’hygiène peut faire perdre un temps considérable au thérapeute et allonger sa journée de travail : les gouttelettes, rejetées par la respiration et la transpiration du client peuvent contaminer l’air : il est recommandé en Europe d’espacer les rendez-vous de vingt minutes entre chaque clients pour aérer la pièce. Au Québec cette

recommandation n’a pas été jugée utile pour l’instant.

De nouvelles contraintes financières pour les massothérapeutes

Pour éviter la prolifération du covid-19, le thérapeute se change entre chaque séance et le cabinet doit être nettoyé et désinfecté de fond en comble après le passage de chaque client : table, chaise sur laquelle la personne s’assoit ou table sur laquelle elle s’allonge, commutateur, poignées… Rien ne doit être laissé au hasard. Si les thérapeutes désinfectaient déjà tout avant la pandémie désormais, la quantité de produit utilisée est multipliée par dix ou plus.

LE RETOUR

Ces contraintes matérielles engendrent un coût supplémentaire.

Tout doit être acheté en plus grande quantité : gel, lingettes, produits nettoyants, masques. Ce qui peut monter très vite les dépenses.

Une situation unique pour le métier : les cabinets ont dû fermer durant des mois et en plus de ne pas pouvoir reprendre l’activité au même rythme qu’avant, certains n’auront certainement pas les mêmes revenus. Si déjà plusieurs massothérapeutes ont prévu une augmentation de leur tarif  de 10 à 15% pour pallier à l’augmentation des dépenses, nombreux hésitent encore et désirent attendre afin d’évaluer la situation exacte avant de décider.

Des risques ?

La pandémie est une situation nouvelle, qui demande adaptation et flexibilité pour inclure de nouvelles consignes. La rigueur d’application des mesures est un facteur important de contrôle de risques. Le risque dépend aussi de la grandeur de l’espace des cliniques qui est un facteur déterminant avec le nombre de personnes présentes dans la clinique au même moment puisque plusieurs praticiens travaillent dans un même lieu.

En Europe, chez les kinésithérapeutes (similaires aux physiothérapeutes d’ici) le gouvernement n’a pas encadré les mesures de protection des kinésithérapeutes indépendants comme il l’a fait pour les kinésithérapeutes en milieu hospitalier. Les résultats? 3% des salariés de structures hospitalières qui ont répondu au questionnaire ont été contaminés, contre 9% des travailleurs autonomes en cabinet privé.

Des données à prendre avec précaution car non-officielles, mais pour le Président de l’Ordre départemental, de l’Indre et Loire la corrélation entre manque de protections et contamination est faite.

Au Québec, la massothérapie n’étant pas encadrée, chaque thérapeute à la responsabilité d’instaurer les mesures de protection selon les guides des autorités.

Au Québec comme ailleurs (aux États-Unis par exemple) la responsabilisation face aux mesures de protection à mettre en place est un véritable effort individuel nécessaire pour assurer le bien-être de toute une société.

Alors, levons notre chapeau, et merci à tous les massothérapeutes qui quelle que soit leur décision (de retourner ou non au travail ) s’écoutent et se respectent dans leur choix, car la sécurité, le bien-être et la santé de chacun  dépend de cette rigueur et conscience.

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